Collectif Education Populaire et Transformation Sociale
Travail sur le Service civique
Créé à partir de la loi du 10 mars 2010, le dispositif du Service civique est défini ainsi par le gouvernement:
"Le Service Civique est un engagement volontaire au service de l'intérêt général, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans conditions de diplôme ; seuls comptent les savoir-être et la motivation."
Ce dispositif semble donc aller dans le sens d'une éducation effective et pratique à la citoyenneté des jeunes, ce qui est de notre point de vue une nécessité pour une société réellement démocratique. Il permet ainsi de donner du temps et des moyens financiers dédiés à l'engagement, à la politisation des jeunes, à leur inclusion.
C'est pour cela que le CEPTS prend part à cette démarche, et a ainsi permis à 4 jeunes jusqu'à ce jour de réaliser en son sein les missions citoyennes qui leur tenaient à coeur. Retrouvez plus bas sur la page leurs écrits et témoignages.
Cela dit, le Service civique n'est pas uniforme, ses modalités diffèrent énormément selon les associations d'accueil, et ses buts ne recoupent pas forcément la vision qu'en a le CEPTS. Il peut d'ailleurs faire l'objet de dérives tout à fait contraires aux idées défendues par le collectif, notamment lorsqu'il est considéré comme une manière de transformer des emplois stables en emplois précaires, car d'une durée limitée, et sous-payée. Les difficultés économiques des secteurs associatif et social ne poussent pas toujours les acteurs à bien distinguer ce qui relève d'un engagagement en service civique, et ce qui relève d'un emploi, deux choses pourtant tout à fait différentes.
Dans ce contexte, le CEPTS a décidé d'engager un processus de réflexion sur la question, afin ensuite de faire des propositions pour l'amélioration du dispositif. Cette réflexion est d'autant plus nécessaire que le gouvernement est en ce moment même lui aussi en train de lui donner une orientation nouvelle.
Cadre de la réflexion:
Pour mener sa réflexion sur le Service civique le CEPTS a été conventionné avec la DDCS34.
La mission a été conçue en trois temps:
1/ Sensibilisation locale au SCV
2/ Création d'une dynamique départementale
3/ Réalisation d'un événement départemental
Pour la mener à bien, le CEPTS a bénéficié d'une jeune en SCV, d'un budget et d'un comité de pilotage.
Retrouvez ici la description du projet.
Retrouvez ici un article de presse sur l'action du collectif
Les résultats de l'enquête:
Retrouvez ici la fiche sur la dynamique pédagogique du projet
Retrouvez ici la fiche Etats des lieux du SVC dans l'Hérault.
Retrouvez ici la cartographie des structures d'accueil de jeunes en SCV.
Retrouvez ici le rapport final complet du CEPTS.
Retrouvez ici le bulletin du CEPTS portant sur le thème du Service civique
Ecrits et témoignages des jeunes en SCV au CEPTS
Depuis le 3 janvier 2011, je suis devenu volontaire en service civique pour le Collectif Education Populaire et Transformation Sociale, associé au MRAP, à la Ligue des Droits de l’Homme et à la Maison des Tiers Monde et de la Solidarité Internationale.
Le volontariat, entre le salariat et le bénévolat, n’est pas un emploi mais une expérience, une rencontre pour amener un-e jeune de 16 à 25 ans à s’ouvrir à la vie citoyenne à travers des associations.
Ce dispositif existant depuis 1 an, reste à suivre pour qu’il soit bien un outil pour, par et des jeunes associées à des structures associatives ou collectivités territoriales porteuses de sens pour une transmission, un échange, une co-construction d’une action.
Jean Huet, bulletin de février 2011
Jean Huet
Devenir volontaire dans le cadre d’un service civique permet à la fois de découvrir le monde associatif, de construire des compétences techniques mais surtout de s’engager dans la vie politique au sens noble du terme. Le désengagement des jeunes dans la politique, du fait d’une sous représentation politique, d’une défiance vis-à-vis des partis traditionnels, des situations précaires vécues (…) ne contribue en effet pas à amorcer cette démarche. Une société qui se refuse à travailler sur l’insertion des jeunes dans la vie sociale étant une société qui n’envisage pas l’avenir, nous sommes en droit de nous demander, quelles sont nos perspectives collectives futures…
Le service civique dans lequel les politiques ne s’engagent pas assez pourrait devenir un outil favorable à repenser, accompagner la participation active des jeunes dans la vie citoyenne. Il manque à ce dispositif une dynamique collective entre les différents-es volontaires, une implication d’anciens-nes volontaires dans l’évolution de ce dispositif et sans aucun doute de visibilité auprès des concernés-es. Du travail est encore à fournir, et le milieu associatif peut en être le moteur…
Jean Huet, bulletin de mars 2011.
Sur le site www.service-civique.gouv.fr un forum est mis à disposition des jeunes en recherche d’une mission ou de jeunes volontaires. On y retrouve des échanges d’expériences mais aussi des débats comme celui-ci : « Il est bizarre quand même ce contrat… ». Un volontaire dans le Pays de la Loire nous interpelle en soulignant que dans le contrat : « pas de droit de grève, on peut travailler jusqu'à 48h semaine pour une rémunération vraiment infime..., les droits chômage et RSA sont suspendus ». Même si comme il le souligne « mes missions me passionnent » il souligne que « l’on ne peut pas dissocier l'engagement des besoins en vie quotidienne (bouffe, logement, transports, accès à la culture, aux loisirs...) ».
Parmi les réponses je retiens particulièrement celle d’un volontaire de 20 ans : « j'avais en effet bien compris qu'il ne s'agissait pas d'un emploi. Cependant là où cela me questionne c'est comment on permet aux jeunes d'acquérir de l'autonomie sur un engagement tout en prenant en compte les réalités d'une vie quotidienne ».
Entre engagement volontaire et vie quotidienne, insertion dans la vie sociale et réponse aux besoins élémentaires, nous pouvons légitimement nous demander si le dispositif service civique peut s’adresser à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans distinction de classe sociale… En y réfléchissant, nous pouvons relire la réponse de l’Agence de Service civique à cet échange : « Merci pour votre engagement en tant que volontaire du Service Civique. Vous avez raison, le Service Civique n'a pas vocation à remplacer un emploi, il est conçu pour permettre aux jeunes de s'engager en faveur d'une cause d'intérêt général ».
Par Jean Huet, bulletin d'avril 2011.
Ouvrages sur le service civique
Travaux de mémoires de Master
réalisés par les jeunes en SCV
2012 approchant, le débat autour du service civique commence. En particulier
avec cette question en tête : Faut-il instaurer un service civique obligatoire ? Depuis la disparition du service militaire
obligatoire, ce débat n’est pas rare, chacun y allant de son avis. Mais où est la parole des jeunes dans ce débat ? Elle est rare bien
malheureusement. Ce débat autour de l’entrer dans la vie sociale des jeunes, par une mission d’intérêt général avec le
service civique, mérite d’être posé mais en mettant en parallèle l’attente des jeunes vis-à-vis de la société et l’attente de la société vis-à-vis des jeunes. Cela revient à créer du lien, à dépasser les effets d’annonce. Obliger n’engage pas et peu donc produire l’effet inverse recherché. A débattre...
Par Jean Huet, bulletin de Mai 2011.
Depuis plus d’un an, le service civique permet à des jeunes de 16 à 25 ans de s’engager dans une mission en faveur de la collectivité, de l’intérêt général, dans une association, une fondation, une collectivité ou un établissement public. Bien qu’il s’agisse d’un engagement dans un collectif, les jeunes volontaires n’ont pas ou peu de contacts entre eux. Ne faudrait-il pas faire se rencontrer les jeunes volontaires en service civique ? D’ores et déjà, j’ai réuni le 9 juin quelques volontaires de l’Hérault effectuant leurs missions aux Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (Ceméa). Ils sont invités à titre personnel, indépendamment de leur organisme d’accueil. L’objectif de ces rencontres seraient de rendre visible les projets de chaque volontaire voire de permettre l’entraide. Il s’agirait donc de parler des projets, de rendre public les tentatives d’actions : un temps d’échange et de partage entre volontaires uniquement.
Par Jean Huet, bulletin de Juin 2011
Annaëlle Kerhervé
Depuis ce 3 octobre, je suis engagée au sein du collectif à titre de volontaire du service civique, comme l'a été l'année dernière Jean Huet. Encore peu connu, ce dispositif permet à des jeunes de tous horizons de s'engager humainement dans une expérience unique et riche. Il est une bonne alternative pour certains d'entre eux, qui ne peuvent s'engager faute de temps ou de moyens. Enfin, il permet l'apprentissage d'une citoyenneté délaissée par une large partie.
Mon service civique se déroule sous la forme d'une alternance, car je suis également en première année de master en développement social à l'université Paul Valéry. Soucieuse de l'engagement des citoyens et surtout des jeunes dans le milieu associatif, je ferai mon possible pour participer au mieux à la mutation que connait aujourd'hui l'éduc' pop'. Il me semble indispensable qu'aujourd'hui, ensemble nous réveillions les mentalités endormies depuis trop longtemps maintenant.
Par Annaëlle Kerhervé, Bulletin d'octobre 2011
Depuis 2006 le service civique volontaire propose à des jeunes de 16 à 25 ans de s'engager dans une mission en vue de partager une expérience unique et de s'enrichir au contact des autres. Or, même si les volontaires sont amenés à le faire au sein de leur structure d'accueil, le lien entre les différents engagés n'est pas instauré. Jean Huet, ancien volontaire de l'association a déjà soulevé cette question dans le bulletin de juin dernier. En réunissant des volontaires des Ceméa, il a enclenché un processus de mise en relation entre ces jeunes. Afin de poursuivre son action, auront lieu deux réunions successives en décembre prochain. D'une part, les structures accueillant des jeunes seront invitées au local le 5 décembre, afin d'examiner ensemble l'évolution du dispositif. Suite à cela, les volontaires de ces structures se retrouveront le 7 décembre pour échanger leurs expériences et ce qu'ils attendent du service civique. Ces réunions devaient donner à d'autres, et des préconisations en vue de son amélioration devraient en résulter.
Affaire à suivre...
Par Annaëlle Kerhervé, Bulletin de novembre 2011
Le 7 décembre dernier, nous sommes 9 volontaires en service civique à s'être réunis afin de réfléchir sur notre implication dans ce dispositif et de mettre en commun nos pratiques. Nos échanges ont permis de mettre en lumière quelques carences du service civique, telles que le service civique comme nouvelle forme d'emploi précaire ou inadaptation de ce dispositif aux jeunes en réelle difficulté sociale. Une question était cependant sous-jacente à tous les propos tenus. « Peut-on faire quelque chose pour y remédier à notre niveau ? » C'est là que l'éducation populaire peut intervenir. Que faire face à cela ? Quelle place peut tenir l'éduc' pop' pour redonner espoir à ces citoyens qui ne croient même plus en l'avenir ? Comment leur faire comprendre que tous, nous pouvons ensemble décider de faire évoluer notre société et que chaque individu a de
l'importance et un rôle à jouer face à la montée du libéralisme ? Le chemin pour y parvenir est long et tortueux, mais de futures réunions devraient avoir lieu. Nous espérons qu'elles permettront de mettre en avant quelques idées constructives et dont Catherine Audic, responsable départementale du
service civique volontaire sera tenue informée.
Par Annaëlle Kerhervé, Bulletin de décembre 2011
Claire Chabot
Franck Bernard
À vrai dire, J’ai choisi le SCV pour de m a u v a i s e s raisons. C’était à la base pour moi une opportunité de faire valoir une sorte de stage rémunéré. Ayant toujours été employé sous le joug du contrat (CDD ou intérim), j’ai eu du mal à réaliser que ma relation avec mon tuteur et les autres ne relevait pas de la subordination. Mon attitude de confrontation puis de défiance s’est progressivement transformée en collaboration volontaire et davantage impliquée. Impliquée car j’ai compris qu’on ne me menaçait pas si je me trompais ou si je faisais mal, mais que cette expérience était une opportunité d’exploration, d’essai. Travailler dans un climat de confiance, sans pression ni impératif de rentabilité, et tout cela sans vraiment perdre d’argent (la rémunération couvrant à peu près le coût de la vie), voilà un luxe que peu peuvent se payer. Mon SCV au CEPTS a été l’occasion de mesurer que lorsque la tâche est motivée par des ambitions altruistes et autour d’un projet collectif, il n’y a plus de rivalité ni de méfiance vis-à-vis des autres. Il s’agit seulement de respect, car avec le recul il est bien plus difficile d’échouer sur un projet qui nous tient à coeur et qui implique tant de bénévoles, que de renvoyer son patron dans les cordes en lui vociférant qu’il n’est qu’un infâme tortionnaire. Agir pour la collectivité en portant des valeurs de partage, d’instruction populaire et d’aspirations démocratiques ne saurait être une corvée. Quand je lis les vocations du SCV, je me dis que c’est exactement ce que j’ai pu expérimenter au CEPTS. Cette expérience m’a apporté bien plus de compétences et de réseau que tous mes stages antérieurs réunis, pourtant dits « à vocation professionnelle ».
Par Franck Bernard, bulletin de Mars 2014
Franck Bernard: Mémoire de Master 1. L'éducation populaire facteur de transformation sociale. Comment l'éducation populaire participe-t-elle à la politisation ordinaire des citoyens pour leur émancipation et la transformation sociale? Université Montpellier 3, UFR IV, département AES, 2013.